En Inde, sur 1,2 milliard d'habitants, 800 millions vivent dans les campagnes. 300 millions sont des "paysans sans terre" ou avec moins de 0,2 hectare.
On s'habitue à cette expression popularisée par le "Mouvement des Sans-Terre" (MST) du Brésil, mais un paysan qui n'a pas de terre à cultiver, qui ne peut nourrir sa famille est-il encore un "paysan" ? D'ailleurs les premières victimes de la faim dans le monde appartiennent à la population agricole.
Pourquoi l'accès à la terre est-il primordial ?
Le droit des paysannes et des paysans à la terre est une des conditions essentielles pour satisfaire leurs besoins alimentaires mais aussi celui des populations non agricoles. Les conséquences sur la santé des besoins alimentaires non satisfaits sont bien connues (maladies, mortalité infantile, retard intellectuel …).
L'accès à la terre est générateur d'emplois et donc, au delà de la production vivrière, source de revenus financiers permettant l'accès aux soins, à l’éducation, à l'électricité, à l'eau etc …
L'accès à la terre par ceux qui la travaillent évite l'exode rural vers les bidonvilles des métropoles.
Tous concernés
L'accès à la terre par les paysans, les modes de production (agriculture paysanne ou agrobusiness), la concentration des circuits d'approvisionnement, la préservation ou la dégradation de l'environnement, la qualité des produits et l'impact sur la santé… nous concernent tous, au Nord comme au Sud.
Nous pouvons agir
Depuis plus de 20 ans, "Peuples Solidaires" apporte son soutien aux collectifs du Sud qui luttent pour ce droit à l'accès à la terre afin de vivre dans la dignité. Ces collectifs luttent pour maintenir leurs droits de paysans, de communautés villageoises, d'habitants des forêts et aussi leurs droits à s'organiser collectivement.
« 50% des gens qui ont faim sont des petits paysans disposant de moins de 2 hectares ; et 20% n'ont pas de terre du tout. La question de la terre est donc liée à la question du droit à l'alimentation et donc des droits de l'homme. Ainsi, l'accès à la terre est primordial dans la lutte contre la faim.»
G. Vanloqueren, Conseiller du Rapporteur spécial des Nations Unies