La question de la souveraineté alimentaire
est le plus souvent abordée au sujet de la situation des pays du Sud
Elle se pose également en France comme le montre l'article ci-dessous
Il s'agit d'un article publié dans la revue "Campagnes solidaires,
mensuel de la Confédération paysanne" n° 275 de Juillet-août 2012.
Elle se pose également en Europe ;voir dans la rubrique "catégories"
l'article sur le Forum européen de la souveraineté alimentaire
Pour mémoire, la Souveraineté alimentaire
désigne le droit des populations, de leurs pays ou Unions
à définir leur politique agricole et alimentaire,
sans dumping vis-à-vis des pays tiers.
Politiques alimentaires - Agir sur les politiques agricoles
Le rôle premier de l'agriculture est de nourrir les hommes, un des rôles premier d'un Etat est de donner à tous ses citoyens de quoi se nourrir.
Aujourd'hui, un milliard de personnes est sous alimentées dans le monde ; en France les associations caritatives servent plusieurs dizaines de millions de repas chaque année, et en parallèle des milliers de paysans vivent de plus en plus difficilement de leur travail. Pourtant la planète produit plus que le nécessaire.
Les Etats se doivent de mettre en œuvre de véritables politiques alimentaires qui ne peuvent exister sans d'ambitieuses politiques agricoles.
Les enjeux d'une politique agricole sont simples à poser : donner aux paysans les moyens de vivre correctement de leur métier, et celui de subvenir localement aux besoins de leurs concitoyens.
Agir dans ce but suppose la mise en place
- d'une politique de souveraineté alimentaire : l'Union européenne doit défendre la reconnaissance d'un droit nouveau qui place la nécessité de garantir l'alimentation des populations, et l'existence des producteurs avant les exigences de l'OMC (interdiction du dumping et de la spéculation sur les matières premières agricoles) ;
- d'outils de stabilisation des marchés et des prix agricoles (maîtrise des volumes mis en marchés) ;
- d'aides plus justes : réserver les soutiens publics aux modes de production et aux exploitations bénéfiques pour l'emploi ;
- d'autres systèmes de production : encourager le développement des systèmes polyculture-élevage, la production de légumineuses alimentaires et fourragères, créer et entretenir des écosystèmes favorables à la biodiversité, soutenir la création d'outils de production et de transformation permettant la valorisation locale des productions et le développement de circuits courts.
Jeran Azan
Porte parole des Amis
de la Confédération paysanne.